Nous avons récemment vu l’inversion de la courbe de rendement qui est un signe de récession et non une cause de récession. La crise financière de 2008 a été causée par la bulle immobilière et celle de 2000 par la bulle internet. Alors qu’est ce qui pourrait être la cause de la prochaine récession? Aujourd’hui l’économie mondiale est entrain de ralentir et des signes de récession sont déjà apparus. L’incertitude gagne du terrain, les marchés financiers très volatiles et la baisse des revenus des entreprises sont des éléments parmi d’autres impactés par 3 événements :
La guerre commerciale sino-américaine : le FMI a déclaré récemment que la guerre entre les Etats-Unis et la chine ralentissait la croissance mondiale. L’activité économique mondiale et le commerce international sont impactés. Les tarifs douaniers imposés par les 2 pays ont des effets considérables sur la chaîne d’approvisionnement mondiale et sur les décisions d’investissement dans le monde. Premièrement, la chaîne d’approvisionnement est impactée par la guerre commerciale. Selon la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement), 17,3% des exportations chinoises sont composées de composants étrangers alors que les Etats-Unis sont le deuxième fournisseur d’intrants étrangers avec 11,2% de contenus étrangers. Et de l’autre côté, la chine est le principal fournisseur d’intrant étranger pour les exportations américaines. En outre, plusieurs pays comme la Corée du Sud, le japon, l’Italie ou encore l’Allemagne souffrent d’une croissance stagnante. Tous ces raisons font que la croissance du commerce mondial a ralenti à son plus bas niveau depuis la crise financière de 2008. Deuxièmement, l’investissement des entreprises a fortement baissé à cause de l’incertitude sur les événements futurs de cette escalade. Les décisions d’investissement sont mises en attente. A cela s’ajoute, les menaces persistantes des États-Unis d’élargir leur champ d’action en ciblant l’UE et l’Inde ont eu un effet dissuasif sur les investissements et à la production manufacturière. Il est donc difficile d’élaborer une stratégie ou un plan d’investissement pour s’adapter à cette tension commerciale surtout à long-terme.
L’incertitude autour du BREXIT : le Brexit est également l’une des principales menaces pour l’économie mondiale. L’incertitude autour du Brexit a lourdement pesé sur la confiance des consommateurs et des entreprises. L’économie britannique est au bord de la récession et pourrait se propager à l’échelle mondiale.
L’OCDE a récemment publié que le Brexit réduira de 3% la croissance économique britannique au cours des trois prochaines années, contre seulement 0,6% par rapport au reste de l’UE. L’organisation estime que la sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord entraînerait une contraction de son PIB de 1% l’année prochaine et de 0,5% supplémentaire sur la croissance en 2021 et 2022. La production manufacturière a baissé, certains constructeurs automobiles ont fermé plusieurs de leurs usines en urgence. Etant dans l’incertitude, certaines entreprises ont arrêté de dépenser en capex, ce qui fait ralentir davantage les investissements. Les répercussions en porteraient atteinte à une économie mondiale déjà fragile par la guerre commerciale. Cette sortie déclencherait certainement une crise européenne, qui se répercuterait sur d’autres économies.
La politique monétaire de la FED : les baisses de taux par la réserve fédérale américaine ne fait pas l’unanimité et suscitent des interrogations : pourquoi baisser les taux quand l’économie américaine est encore forte ? si l’on se fie sur les dernières publications portant sur l’emploi et sur la consommation, on peut affirmer que l’économie américaine est encore robuste. En effet, Le marché de l’emploi se porte bien. Le rapport sur les emplois publié par le ministère du Travail en septembre indiquait que le taux de chômage était tombé à 3,5%, son plus bas niveau des 50 dernières années. En plus les facteurs fondamentaux de la confiance des consommateurs sont restés relativement forts. Ce dont craignent les économistes c’est qu’avec des taux déjà relativement bas, la Fed aurait peu de marge pour réduire davantage les taux lorsqu’une récession deviendrait imminente.
La guerre commerciale, le Brexit et la politique monétaire de la FED ont un important impact sur l’économie mondiale d’où la volatilité des marchés financiers. On constate des mouvements violents sur les marchés avec des ventes d’actions et des achats obligations considérées comme plus sécurisées en cas de récession.