Après un fort rebond de leur économie en mai et juin, provenant de la réouverture des activités économiques, les pays de la zone Euro montrent des signes de croissance faible. Les dernières données économiques montrent un net ralentissement en juillet et en août. Les indicateurs composites avancés du mois d’Août de l’OCDE font apparaître une amélioration mais à un rythme lent. Des pays comme la France et l’Allemagne affichent des signes de croissance faible, voire une contraction pour L’Espagne. Alors que la Banque Centrale Européenne, de par sa politique monétaire sans précédent, a injecté des milliards pour soutenir l’économie. Le Bilan de la BCE est désormais égal à 6458,9 milliards d’euros soit 61% du PIB de la zone contre 36% pour la Fed et 35,5% pour la Banque d’Angleterre. Rien de tout cela n’a empêché l’économie d’afficher des signes de ralentissement en août. Alors pourquoi ça ne marche pas ?
Le plan de relance profite aux mauvais segments de l’économie
Ceux qui profitent des mesures du plan de relance de l’économie sont les grandes entreprises. En effet, les grandes entreprises ont bénéficié d’achats massifs d’obligations privées et d’injections de liquidités de la part de la BCE alors qu’elles n’ont eu aucun problème dans le passé d’accéder au marché des crédits avec des taux bas. Les principaux bénéficiaires de ce programme sont les grandes entreprises automobiles, les multinationales pétrolières et gazières et les grandes entreprises multi-services. La BCE a acheté des obligations auprès de Total, Volkswagen, Shell, Eni, Siemens, OMV, Repsol, Daimler AG, BMW, Renault, et tant d’autres. La plupart de ces entreprises ont atteint la maturité et font face à des problèmes de surcapacité et de marge avant même la crise sanitaire. Ces grands groupes n’augmenteront probablement pas les embauches ou les Capex.
Pendant ce temps, des milliers de petites entreprises et de start-ups qui n’ont pas accès au crédit parce qu’elles n’ont pas d’actifs solides, sont entrain de disparaître. Le monde est-il devenu du capitalisme pour les pauvres et socialisme pour les riches ? Le soutien monstre aux crédits via la politique monétaire est une incitation pour les multinationales à trop dépenser et à mal investir, sans réel retour économique. Depuis longtemps en phase de ralentissement, elles sont zombifiées par des taux bas.
Plus de taxe pour les citoyens
Alors que la BCE déploie son programme d’achat d’actifs d’urgence Pandémique, la zone euro augmente les taxes « environnementales » des citoyens et encourage les dépenses subventionnées dans le « nouvel accord écologique ». En effet, ce nouvel accord prévoit une orientation de 30% des dépenses en faveur du climat. Ce qui est inquiétant, c’est qu’il comprend plus de taxes et de mesures pour empêcher la croissance de la demande que des plans d’amélioration de la productivité. Les plans de relance de la BCE et de la zone euro finissent par être des subventions massives à faible productivité avec des dommages collatéraux aux secteurs à haute productivité sous la forme de taxes plus élevées.
La crise de 2008-2009 n’a pas servi de leçon à la BCE et aux pays de la zone Euro. L’Union européenne avait lancé à l’époque son énorme plan de croissance et d’emploi, qui avait atteint plus de 1,5% du PIB. Mais l’économie ne s’était pas améliorée, tandis que plus de 4,5 millions d’emplois avaient été perdus. D’ailleurs, les programmes d’achat d’actifs ont fait grimper le prix des actifs, rendant difficile pour les jeunes d’acheter une maison ou de se constituer un patrimoine. Ils zombifient davantage l’économie européenne et détériorent les perspectives de revenu réel.
Crédits photo: WSJ
Poster un Commentaire